C’est une grande première dans l’histoire du Vatican. Le Pape nomme la sœur Raffaella Petrini pour diriger le gouvernorat du Vatican. Elle est donc la première femme à occuper cette fonction, et également la femme la plus haut placée dans ce plus petit Etat du monde.
Une femme occupe un poste stratégique au Vatican
Ce jeudi 4 novembre 2021, le Pape François a nommé Raffaella Petrini, une sœur franciscaine italienne, au poste de secrétaire générale du gouvernorat de Vatican. En ce faisant, le pontife, également souverain de l’Etat du Vatican, confirme sa volonté de parvenir à une plus grande égalité des sexes dans l’Eglise catholique.
A l’âge de 52 ans, la sœur Raffaella Petrini devient donc la première femme la plus hautement placée au Vatican. De formation économiste et sociologue, elle a fait ses études à l’université pontificale Saint-Thomas-d’Aquin à Rome, puis aux Etats-Unis où elle a étudié les sciences politiques et a obtenu un Master en science du comportement organisationnel. Sa mission consiste essentiellement en la supervision des affaires administratives de l’Etat, en particulier la police, la poste et la gestion des musées du Vatican. Elle doit également coordonner les différents organes du gouvernorat et assurer la gestion du personnel.
C’est un poste qui a toujours été occupé par un évêque, et donc par un homme, selon le National Catholic Reporter. Sœur Raffaella Petrini est donc la première à occuper cette fonction. Elle succède à Mgr Fernando Vérgez Alzaga qui a été nommé Président du gouvernorat en octobre 2021.
La durée de son mandat est de 5 ans. Elle est la plus habilitée à remplacer le président en cas d’absence ou d’empêchement de celui-ci. Dans le cadre de sa mission, sœur Raffaella Petrini sera assistée par l’avocat, Giuseppe Puglisi-Alibrandi, âgé de 55 ans. Celui-ci occupe le poste de secrétaire général adjoint, une fonction qui n’a pas encore existé mais qui vient d’être créée.
Une présence féminine de plus en plus marquée dans l’Eglise ?
Âgé de 84 ans, le Pape François a fait part à plusieurs reprises de sa volonté de donner aux femmes un rôle de plus en plus important dans l’Eglise catholique.
En janvier 2020, il nomme Francesca Di Giovanni, une femme laïque, pour occuper la fonction de vice-présidente à la Secrétairerie d’Etat. Grâce à cette nomination, elle devient donc la première femme secrétaire chargée du multilatéralisme. Ce dernier est l’équivalent du ministère des affaires étrangères au Vatican. A l’âge de 66 ans, Francesca Di Giovanni est chargée de la gestion des relations du Vatican avec les organisations gouvernementales à l’internationale.
En janvier 2021, le Pape a également modifié une loi pour que des femmes puissent être lectrices lors des liturgies, distribuer les communions ou être serveuses d’autel. Il n’a cependant pas mentionné si ce changement pourrait aboutir un jour à l’existence des femmes prêtres. Tout comme le sujet sur les diacres mariés ou célibataires, il n’y a pas encore de réponse claire sur ce point.
En février 2021, il nomme Sœur Natalie Becquart sous-secrétaire au bureau du synode du Vatican. Cette fonction lui donne le privilège d’avoir un droit de vote lors du synode des évêques. C’est un organe important chargé d’étudier les grandes questions doctrinales de l’Eglise catholique.
Toutes ces nominations, depuis Francesca Di Giovanni à la soeur Raffaella Petrini, en passant par Sœur Natalie Becquart, s’inscrivent dans une démarche adoptée par le Pape qui vise à donner aux femmes un rôle plus important au sein de l’Eglise et à parvenir à une égalité des sexes.
Vatican : est-ce qu’il y aurait bientôt des femmes diacres ?
Cela fait quelques années que les décisions prises au Vatican laissent penser à une modernisation de l’Eglise. Cette féminisation des postes stratégiques au sein du Vatican en est l’exemple. L’arrivée au pouvoir de ces nombreuses femmes pourrait effectivement lancer une révolution au sein du Vatican, comme une possible ouverture vers les femmes prêtres.
Si le Pape n’a encore fait de déclaration officielle à ce sujet, celui-ci fait déjà l’objet d’une étude approfondie.
En 2016, le Pape a créé une commission qui a été chargée d’étudier l’histoire des premières années de l’Eglise catholique afin de mieux comprendre le rôle des femmes diacres. Malheureusement, cette commission n’a pas répondu aux attentes du Saint-Père. Il a donc nommé une autre commission pour la remplacer l’année d’après.
L’enchaînement de ces différentes décisions et actions constitue une prémisse d’une potentielle réforme au sein du Vatican.